Le cabinet de Mme Sumier se situait près de la cathédrale Saint Pierre qui dominait la ville. Mélodie remonta les petites rues pavées et sonna à l’interphone de l’immeuble de la thérapeute.
Elle lui raconta ses trouvailles .
– Mélodie, il faut retourner à votre bureau au plus vite, nous allons pouvoir libérer les mauvaises énergies. J’ai fait aussi des recherches de mon côté et il s’avère que votre bureau était une ancienne chambre de pensionnaires.
En 1973, il y a eu un drame, une petite fille a disparu !
-Allons y alors !
Arrivées dans le bureau de Mélodie, Mme Sumier prit une grande inspiration pour se concentrer, elle installa aux quatre coins de la pièce des coupelles contenant du sel et de l’huile essentielle de sauge.
La thérapeute se déplaça ensuite lentement vers la fenêtre, marqua l’arrêt devant le radiateur ; on entendit le parquet grincer…
Il y a quelque chose sous cette planche , regardons comment enlever cette latte de bois !
-Mélodie sortit une longue lime à ongle et l’enfonça dans la rainure pour faire levier… la planche se souleva sans difficulté et …une lettre apparut.
Toute excitée Mélodie la prit et commença à la lire :
« Je n’en peux plus de Madeleine, elle ne fait que m’embêter, aujourd’hui encore elle m’a cassé ma poupée et tiré les cheveux, je suis tellement triste…j’ai décidé de partir d’ici…je vais retrouver ma grande soeur ».
Signé :Pétronille Mallet
-Maintenant nous savons pourquoi l’ambiance de votre bureau est si désagréable, l’énergie est d’une tristesse sans nom… Je vais donc maintenant purifier votre bureau car retirer l’enveloppe ne suffit pas, ensuite nous devrons retrouver cette Pétronille..
Mme Sumier commença à nettoyer la mémoire des murs, et libérer les énergies négatives. Pour finir elle travailla à remonter le taux vibratoire de la pièce.
La thérapeute nettoya entièrement le bureau de Mélodie puis toutes deux se rendirent au registre des familles à l’hôtel de ville.
-Bon nous avons son nom de famille, le nom de sa soeur et la date.
Elles passèrent une demi- journée à consulter les registres…Tout à coup dans la salle on entendit un « Eureka ! » J’ai trouvé la famille Mallet !Les parents sont morts depuis longtemps, la grande soeur s’appelle Rose, par contre c’est vraiment étrange il n’y a aucune mention du nom de Pétronille… étrange…
-Il faut retrouver cette Rose Mallet !
Tout l’annuaire y passa et enfin, elles trouvèrent une adresse postale.
Les voici peu de temps après devant un immeuble bourgeois de 5 étages. Sur l’interphone, quelle surprise de voir le nom Mallet !. Elles sonnèrent… Une voix de femme répondit : Oui, c’est pour quoi ?
Mélodie lâcha mécaniquement : c’est à propos du recensement des Genevois madame.
Plus un bruit…Soudain on entendit le clic de l’ouverture de la porte d’entrée, puis la voix leur indiquant : 3ème étage à gauche.
Complices, elles se regardèrent .
L’appartement était cosy, de grands rideaux rouges décoraient harmonieusement les larges et hautes fenêtres, les canapés de velours semblaient moelleux à souhait.
-Asseyez vous mesdames.
-Nous sommes désolées de vous déranger madame, mais nous aimerions vous poser quelques quelques questions, entama Mélodie.
Presque immédiatement, elle se souvint de quelque chose…Elle avait rangé dans son sac le petit livret noir…
-Madame, nous tenons à vous rendre un de vos objets personnels…
La dame parut d’un coup surprise et un peu méfiante.
Mélodie sortit de sa poche le journal et lui tendit en espérant très fort que cela provoque quelque chose.
La dame prit le journal sans un mot, puis,très déconcertée, elle regarda Mélodie…Une larme coulait sur sa joue…
-« Où l’avez-vous trouvé ?
C’est une longue histoire, répondit Mme Sumier, nous avons également un autre objet vous appartenant ; elle tendit la lettre.
…Mais comment est-ce possible, murmura Mme Mallet.
Les deux coéquipières racontèrent leur histoire.
Puis Mélodie ajouta :- mais pourquoi avoir écrit « Pétronille » ?
Mme Mallet sourit et lui répondit : c’était le nom de ma poupée. Je me suis enfuie de cet internat. Je suis retournée chez mes parents. Je leur ai tout raconté, …que je pleurais tous les soirs dans ma chambre, j’étais tellement triste… »
Ils ont accepté de ne pas m’y reconduire…la police est même venue chez nous car je m’étais enfuie, cela a fait des histoires…dit elle en souriant.
Mélodie était contente et soulagée, elle avait bien mené son enquête et avec l’aide de Mme Sumier elles avaient retrouvé cette petite fille.
Le lendemain, un peu anxieuse cependant, elle retourna au travail. Elle s’assit à son bureau et commença à travailler. A la fin de la journée aucun mal de tête, ni impression bizarre n’étaient survenus.
On frappa à la porte, c’était son responsable.
– » Mélodie, si vous le souhaitez, nous avons un autre bureau à vous proposer,… comme vous m’aviez dit que vous auriez un problème avec celui ci…
– J’ai changé d’avis, merci, celui ci est parfait, je m’y sens bien à présent ».