Arrivée en face de l’immeuble de son bureau ses pieds refusent d’avancer ;  immobile, elle observe l’imposant hôtel particulier. Cette bâtisse a du charme et semble paisible de l’extérieur, pourquoi dont ressent-elle ce malaise ? Puis elle chasse ses idées de la tête pour se concentrer sur sa matinée de travail. Elle doit notamment rédiger un contrat très important et a besoin d’être pleinement concentrée.

En ouvrant la porte de son bureau, elle observe sa chaise qui est en face de la fenêtre et soudain une idée… Elle va changer la disposition des meubles, cela l’aidera sans doute à se sentir  mieux…

Le bureau se tiendra face au mur, tant pis pour la vue si cela peut la soulager de ce mal de tête. 

La matinée se passe à merveille, elle peut rendre le contrat à temps, se permet même  d’aller discuter avec sa collègue du couloir de banalités agréables. Mais après la pause déjeuner, le mal de tête reprend de plus belle avec cette sensation désagréable…

Elle prend alors son courage à deux mains pour aller en parler à sa collègue. Celle ci semble  fort étonnée et en plaisantant lui dit que peut-être ce sont les fantômes de l’école pour jeunes filles qui l’embêtent !

Mélodie pousse un petit cri de surprise…ah bon ? Ces lieux ont auparavant abrité un externat de jeunes filles ? Laissant sa collègue sur sa fin elle s’empresse alors de faire une recherche sur son ordinateur. Elle pu y lire :

L’immeuble a été inhabité à plusieurs reprises : en 1902 et 1903, 1935, 1938, 1942. Il a été la propriété de Raisin F. avocat de 1904 à 1924, puis de sa veuve de 1925 à 1928.

De 1929 à 1950 l’immeuble est géré par la Régie P & J L’Huillier mais on n’en connaît pas les propriétaires.

 En 1930-31, on y trouve également l’Ecole Brendia Violoncelle et accompagnement puis Brendia Benito, professeur de violoncelle. De 1932 à 1934 la Délégation hongroise de la Société des Nations s’y est installée. En 1936-37 on y trouve un « Fellowship House Home des étudiantes ». De 1939 à 1941 il y a un « Home des étudiants ». De 1943 à 1944, c’est une pension de famille tenue par Mme Louise Perrotti, puis de 1945 à 1949 par Mme Louise Genoud.

Il est occupé de 1960 à 1990 par l’Externat de l’Ecole internationale pour filles…

Un externat pour filles, se dit-elle à voix basse…Il faut que je creuse…Se sentant dépassée par ses idées, elle tape sur son clavier : « énergétique des lieux ».

Elle déroule alors la liste Google et un nom retient son attention : une certaine Magali Sumier ; ce  nom lui est familier mais elle ne se rappelle pas pourquoi. Elle clique sur le site et fait dérouler la liste … Ah…. « harmonisation énergétique des lieux » elle  peut  lire ceci : 

En complément de certains soins énergétiques, il est parfois nécessaire de libérer les lieux de vie ou de travail de nuisances ou perturbations qui peuvent avoir des répercussions négatives sur la santé, telles que :

  • Insomnies et sommeil non réparateur
  • Sentiment de mal-être, de perte d’énergie
  • Manque de concentration ou de patience
  • Problèmes relationnels au sein du foyer
  • Impressions fugaces d’une « présence »

Elle se reconnaît aussitôt,  cherche un numéro de téléphone…Allô Mme Sumier ? Je m’appelle Mélodie…